Femmes

La voix des livres pour la Journée internationale des femmes

En ce 8 mars, Journée internationale des femmes, j’ai envie de partager avec vous des lectures qui parlent du conditionnement de la femme un peu partout dans le monde.

Des lectures qui pour sûre ne vous laisseront pas indemnes une fois terminées. Des livres pour prendre conscience que la dureté des choses ne se trouve pas forcément là où on l’attendait. Des ouvrages permettant de relativiser sur sa propre existence. Et quand c’est un père qui parle des droits de la femme à sa fille, c’est encore plus lumineux!

Ces hommes qui adorent leur(s) fille(s)

Malala

Je vous laisse lire et interpréter par vous-même ce passage extrait de Malala.

« Il m’arrivait souvent de quitter discrètement les jeux des enfants, de traverser à pas de loup la foule des femmes et de rejoindre les hommes pour boire leurs propos relatifs au vaste monde au-delà de notre vallée. Au bout d’un moment, je revenais aux femmes pour écouter leurs murmures et leurs soupirs. Ce que je préférais : les foulards et les voiles qui leur couvraient la tête avaient disparu. Leurs cheveux longs et leurs jolis visages – maquillés avec du rouge à lèvres et du henné – étaient beaux à voir.

Où j’ai grandi, les femmes observent la règle du purdah : elles sont séparées des hommes et se couvrent en public. Certaines, comme ma mère, se voilaient simplement le visage avec un foulard. D’autres portaient de longues et amples robes noires et parfois, même, des gants et des bas noirs. Elles dissimulaient la moindre parcelle de peau, jusqu’à leurs yeux.

Mais quand les femmes étaient loin des hommes, elles montraient leur beau visage, et je voyais tout un monde nouveau. Je me demandais ce que cela faisait de vivre en se cachant.

Dès mon plus jeune âge, j’ai dit à mes parents que, peu importait ce que faisaient les autres filles, moi je ne me couvrirais pas le visage comme ça. Ma mère et certains parents étaient choqués. Mais mon père affirmait que je pourrais faire comme je voudrais.

— Malala vivra aussi libre qu’un oiseau, assurait-il à tout le monde.

Je savais que j’étais la prunelle de ses yeux, une chose rare pour une fille pakistanaise.

Au Pakistan, quand naît un garçon, c’est l’occasion de réjouissances. On dépose des cadeaux dans le berceau du bébé. Et on inscrit le prénom du garçon dans l’arbre généalogique de la famille. Mais quand c’est une fille, personne ne vient rendre visite aux parents.

Mon père n’accordait pas d’attention à ces coutumes. J’ai vu mon prénom – écrit à l’encre bleue brillante – juste là, au milieu des prénoms masculins de notre arbre généalogique. Le premier prénom féminin en trois cents ans !

Parfois, quand je songeais à l’avenir, je me remémorais les concours de cerfs-volants de notre enfance. Pour gagner, les garçons essayaient de couper la ficelle de leurs concurrents. J’étais toujours un peu triste de les voir tomber et s’écraser au sol, ces cerfs-volants si jolis. J’avais peur que mon avenir ne se trouve brisé net, comme eux, juste parce que j’étais une fille. Quand nous grandirions, Safina et moi, on s’attendrait à ce que nous fassions la cuisine et le ménage pour nos frères. Nous ne pourrions pas devenir juriste ou ingénieur, styliste ou artiste – ni presque rien de ce dont nous rêvions. Et il nous serait interdit de sortir de chez nous sans qu’un parent de sexe masculin nous accompagne.

Je me demandais jusqu’à quel point je pourrais être libre, en réalité.

Mon père restait optimiste.

— Regardez cette fille ! a-t-il dit, plein de fierté, quand j’ai appris à lire. Elle est destinée à monter au firmament.

J’étais aussi plus chanceuse que beaucoup d’autres filles d’un autre point de vue : mon père dirigeait une école, l’école Khushal. C’était un endroit très modeste, sans rien d’autre que des tableaux et de la craie, et elle était juste à côté d’une rivière malodorante. Mais, pour moi, c’était un paradis. »


Malala: l’histoire de mon engagement pour le droit des filles deMalala Yousafzai

Qu’est-ce qui a raisonné en vous à la lecture de ce passage?

Le terrorisme expliqué à nos enfants de Tahar Ben Jelloun

Il s’agit d’une lecture très complémentaire à la lecture de Malala.
Le contenu de ce dialogue entre un père et sa fille est très riche d’enseignements et d’éclaircissements pour éviter de nombreux amalgames et fausses croyances.

Tahar Ben Jelloun met notamment en lumière que chez les islamistes « le corps de la femme focalise toutes les angoisses. » Il y voit « un problème de sexualité non résolu ». « C’est pour cela que les islamistes rigoristes disent qu’on doit le couvrir, l’empêcher d’être libre, de se montrer… »

→ Un père aimant est très souvent à l’origine d’une femme épanouie.

Ces filles qui jettent la pierre à leur mère (et inversement)

Les clichés culturels font mal lorsque ce sont les filles qui jettent la pierre à leur mère (et inversement). Miroir, mon beau miroir de frustration, de jalousie ? Pourquoi leur mère (pré)ménopausée aurait-elle (encore) le droit de plaire, de s’amuser, de jouir ?

Le Dr Christiane Northrup dans Les plaisirs secrets de la ménopause en vient « à la conclusion que l’un des mécanismes les plus efficaces de notre société pour museler les femmes est le contrôle social qui s’exerce (quoique inconsciemment) au sein de la famille. Nul n’excelle autant à contrôler le comportement d’une mère que sa propre fille (et inversement). » Elle « appelle cela la « chaîne de la peine » mère-fille. Bien souvent, quand une mère se met à « trop s’amuser », sa fille (surtout si elle est adolescente) intervient pour tenter de la stopper net dans son nouveau cheminement vers la sensualité, par des mots ou des jugements destinés à lui faire honte. Il arrive qu’elle critique la tenue vestimentaire de sa mère ou manifeste de la gêne face à son comportement. »

« Et, comme (…) les mères, sont très soucieuses du regard que [leurs] filles portent sur [elles – et qu’elles recherchent] leur amour et leur respect –, [les mères se laissent] brider et se refermer ». Le Dr Christiane Northrup souligne que « le comportement des filles (ou de leur mère, du reste) est presque toujours totalement inconscient et involontaire. » Et que ce « mécanisme s’arrête dès qu’on a le courage de le mettre au grand jour. Car, ne l’oublions pas, il faut de l’audace pour mener une vie saine et agréable. »

→ Le Dr Christiane Northrup conseille donc aux femmes (pré)monoposées « de défendre la gaieté et la sensualité de [leur] nouveau moi » pour tracer « une voie différente non seulement pour elle[s]-même[s], mais aussi pour [leurs] filles. Les jeunes femmes ont absolument besoin de voir leur mère mener une vie bien remplie, joyeuse, sensuelle et saine, de sorte que, quand viendra leur tour d’entrer dans la cinquantaine, elles puissent s’appuyer sur un modèle solide et positif. C’est ainsi qu’ensemble nous rendrons le monde meilleur pour tous. »

Ces femmes qui aiment leur(s) fille(s)

Dans La Tresse ou le voyage de Lalita Laetitia Colombani nous raconte notamment le destin de Smita, un indienne intouchable qui donne toutes ses économies pour que sa fille, Lalita, puisse aller à l’école. Elle espère ainsi que sa fille aura une autre vie que celle de devoir ramasser la merde des autres!
→ En femme battante et en mère aimante, elle prend leur destin en main pour améliorer leurs conditions.

Voici un extrait de la version « adulte » de ce roman (« La Tresse ») qui a depuis été décliné en version « jeunesse » pour ne reprendre que l’histoire de Smita et sa fille (La tresse ou le voyage de Lalita):

La tresse
La Tresse

Ces petites-filles qui prennent de la hauteur en relativisant!

Sur un ton beaucoup, beaucoup plus léger, la vie en carte postale de Virginie Grimaldi. A travers Chère mamie, Virginie Grimaldi nous apprendre à rire de nous-mêmes, à prendre de la distance vis-à-vis des événements, à lâcher prise tout simplement. Pourquoi vouloir à tout prix renvoyer une image parfaite? Ne sommes-nous pas que des hommes? Imparfaites et heureuses de vivre? Comme Virginie, votre moitié vous aimes pour vos imperfections qui pour elle/lui sont des qualités! Virginie nous apprend aussi à partager tous ces moments avec les êtres qui nous sont chers que ce soit dans l’instant présent ou à distance avec sa grand-mère. Franchement, qui aiment avoir des nouvelles de quelqu’un qui se plaint tout le temps et qui ne parle que de lui-même?

Découvrez sa méthode pour relativiser et rire de vos journées en consultant la chronique consacrée à ce livre. A vous la pleine conscience et la gratitude au quotidien pour profiter de tous les moments de la vie. De quoi nourrir vos vieux jours de beaux souvenirs pour ne pas devenir une vieille aigrie!

Récapitulatif des livres présentés

Et pour vous, quelles sont les lectures à recommander pour sensibiliser aux droits des femmes?
Hâte d’échanger avec vous en commentaire.
Merci d’avance pour vos partages 🙂

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